Origine et histoire de l'Hôtel de Sade
L’Hôtel de Sade est un hôtel particulier situé à Avignon, dans le département de Vaucluse. À l’origine, la famille de Sade possédait plusieurs maisons dans la rue alors appelée rue del Sados, dels Sazes ou, en provençal, dels Sauzes; les Sade ont quitté cette rue au XVIe siècle. Vers 1530, Thomas de Gadagne, membre d’une famille de changeurs originaire de Florence et installée auparavant à Lyon, s’établit à Avignon et achète une maison ayant appartenu aux Sade. La rue prend alors le nom de rue Gadaigne et Thomas lègue la maison à son neveu, également nommé Thomas, qui fait construire l’hôtel actuel en 1536-1537. Au début du XVIIe siècle la rue est appelée rue Dorée; au XVIIe siècle, l’hôtel devient propriété de la famille Lesdiguières. Un prix-fait daté du 7 septembre 1644 porte sur la construction d’un escalier, des sculptures, des armoiries et la réalisation d’une Vierge d’après un dessin de François de Royers de la Valfenière. En 1647, Jean-Baptiste de Sade procède à la reconnaissance d’un achat fait auprès de Marie de Tresfort, veuve Lesdiguières, d’une maison située rue de Gadaigne, dite aussi Dorade, et la rue retrouve plus tard le nom de rue de Sade. En 1741, Jean-Baptiste de Sade, alors ministre plénipotentiaire, vend l’hôtel à Henry Eugène Joseph de Villardy, comte de Quinson, pour régler la dot de sa sœur; le comte cède ensuite l’édifice aux Frères des écoles chrétiennes en 1766. L’hôtel a fait l’objet de restaurations importantes aux XIXe et XXe siècles. Des services municipaux y furent installés puis remplacés par des services du Conseil général, dont un bâtiment se trouve au n°6 de la rue Dorée, à l’emplacement de la maison des médecins Chauffard; Hyacinthe Chauffard fut maire d’Avignon en 1847-1848 et la rue porta alors le nom de rue Chauffard avant de retrouver celui de rue Dorée. Parmi les collections conservées figure un anneau romain en cristal de roche provenant du site archéologique de Glanum à Saint-Rémy-de-Provence, représentant en haut-relief la tête d’une femme coiffée d’un diadème à trois rangs et daté du IIe siècle. L’hôtel est inscrit au titre des monuments historiques depuis le 4 octobre 1932. Pour approfondir, on peut consulter notamment Joseph Girard, Évocation du Vieil Avignon (Les Éditions de Minuit, 1958, rééd. 2000, p. 253-254) ainsi que les bases Mérimée et Structurae, Patrimages et Wikimedia Commons qui proposent des notices et des photographies de l’édifice.